Virée nocturne en pays flamand pour le festival blues de Haringe (B), le BlauBlues.
Ambiance festive dès l'arrivée et bonne odeur de saucisses grillées malgré le froid de canard de ce 09/11/2013.
La salle est déjà bien remplie quand s'annoncent les anglais Babajack. Des originaux dont l'english folk blues se cuisine à la sauce rock explosif. Becky Tate, chevauchant et martelant en amazone furieuse une caisse à percussion et Trevor Steger, aux dobro slide et « wine box » guitares déchirent le folk et le blues pour les servir selon la recette Babajack hot hot hot !
Sur la scène annexe Tony Allen et Johnny Hewitt maintiennent la pression (qui coule à flots) et la température pendant les pauses de changement de plateau. Entremets toujours pimenté quand Becky Tate rejoint le duo.
Puis on passe à la cuisine italienne de Morblus et son rythm'n blues efficace. Les échanges guitare-orgue et les solos de la mort qui tue n'apportent rien de neuf au blues mais vous filent le frisson garanti, le feeling est à la botte. C'est la chanteuse nigérianne Justina Lee Brown qui pose sa voix sur ce spaghetti blues & soul. Le public dévore à pleines dents cette mixture et en redemande même, malgré une voix trop criarde à mon goût.
La claque je la prendrais par The Kilborn Alley Blues Band. Un guitariste/chanteur, Andrew Ducanson, peu charismatique, un bassiste, Chris Breen, et un second guitariste, Josh Stimmel, peu expressifs et un batteur, Ed O'Hara, peu jeune, sur le papier ça donne peu envie. Mais en action c'est du Chicago blues transfiguré. La rythmique imprime un groove d'enfer, la basse débite en boucle des phrases vrombissantes qui vous ouvrent tout grand les chakras pour capter toutes les finesses inventives du jeu de guitare de Stimmel. Jeu d'accompagnement qui magnifie la voix soul et chaude de Ducanson. Les solos sont ensuite fulgurants de créativité. L'aîné derrière ses fûts déroule un tapis tricoté aux baguettes magiques. L'envoûtement est total.
Après la troisième pause toujours aussi hot assurée par Allen & Hewitt, Johnny Mastro déboule avec ses Mamas Boy's. Quatre gueules de bêtes de scène rock. Leur rock blues est rugueux et ruisselant à souhait (il doit faire 40° sur scène en ce début de nuit). Derrière ses grosses lunettes fumées il est rageur et puissant le Mastro, c'est un puncheur et les Mamas Boy's sur le ring avec lui ajustent les frappes qui font mouche à coup de guitare bien grasse et de riffs de basse et d'harmonica saignants.
C'était du lourd cette année au BlauBlues