Qui l'eût cru: le blues est entré au conservatoire. Et de fort belle manière!
Devant un public de "sages" écoliers, c'est dès le matin que les Harpsliders, chantres locaux du blues roots, ont retracé la voie et déglacé la voix du blues. De l'Afrique noire aux champs de coton américains, l'histoire illustrée du blues est ici ponctuée des chants rituels et plaintifs des esclaves, rythmés par les clappements de mains des jeunes captivés.
L'après midi, Manu Slide et Papy Washboard, alias Harpsliders, animent des ateliers avec une sélection d'élèves du conservatoire. Au programme:
- démonstration des instruments "maison", washboard, chocolate box guitar et autres "homemade cookin" bricolages
- inspiration et écriture de paroles d'inspiration blues
- apprentissage des maracas et du kazoo
Ces travaux seront mis en pratique au concert du soir devant les parents et les amateurs de blues qui ont empli le conservatoire dès 20h. Après les Harpsliders seuls en scène pour quelques blues roots de leur répertoire, les élèves prennent place aux côtés de leurs professeurs de blues d'un jour pour une récitation parfaite des travaux dirigés de l'après midi. Le kazoo est très apprécié!
C'est en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en bluesant qu'on apprend ses leçons.
Puis place aux grands avec Rusty Roots, (mais non, je n'ai pas dit que les Harpsliders étaient petits!). Ce groupe flamand est en constante progression et a sa place dans la cour des grands.
Une voix sensuelle et soul, un guitariste pétri de talent et de feeling, une rythmique au carré et pour ce grand soir des "élèves adultes" pour les accompagner aux cuivres. Le travail acharné de Jérémy, prof de jazz et saxophoniste, a fait des merveilles et transcendé la musique de plus en plus rock des Rusty Roots en appliquant cette teinte cuivrée du plus bel effet.
Le kazoo est définivement adopté par les enfants qui n'hésitent pas à en jouer quand à l'appel du chanteur le public reprend un refrain.
Ajoutez la simplicité, la sympathie et la complicité, vous avez un concert exceptionnel qui restera dans la mémoire du conservatoire et de ses élèves.
Le blues est entré au conservatoire et mon p'tit doigt me dit qu'il n'est pas prêt d'en sortir.
Devant l'unanimité des participants et au vu de la jouissance de tous les acteurs de cette soirée, tous en redemande.